PERQUISITIONS : LE COUP MONTÉ !

Publié le 15 Novembre 2018

Dans les jours et mois à venir, nous allons découvrir les dessous de cette opération qui, au vu des éléments que nous connaissons, semble être le produit direct du pouvoir macronien.

Cette affaire était en préparation depuis quelques temps. Tout d’abord au sein du Parquet parisien dont on connait la porosité avec le pouvoir, avec le Ministère de l’Intérieur, et aussi avec plusieurs rédactions de presse qui avaient été averties quelques jours avant, pour préparer le déclenchement du « passage à tabac médiatique ».

Inquiétant 

           Sur la base de deux dénonciations, sans l’ombre de faits réels et crédibles, dans le cadre d’une enquête préliminaire orchestrée par un Parquet qui ne cache pas ses liens avec le pouvoir, nous avons subi ce qui ne devrait jamais arriver dans une démocratie qui se respecte. On nous a traités comme des terroristes très dangereux. Il y a eu une suite de perquisitions, chez le leader de notre mouvement, chez des membres du Parti de Gauche, de l’Ere du Peuple, de la France Insoumise. Mais les locaux de ces mêmes mouvements ont été perquisitionnés en violant les procédures, en ne respectant pas la loi. La police a  emporté un nombre  important de fichiers n’ayant aucun rapport  avec les faits supposés. Pour conclure le tout, nous avons eu droit au « passage à tabac médiatique » nous faisant passer pour coupables, alors que nous sommes victimes d’un abus de pouvoir.

Indépendance de la justice : un leurre !

          Oui, l’appareil judiciaire de mon pays s’est déshonoré dans une opération qui tient plus du politique que du judiciaire. Pourquoi a-t-on emporté les fichiers des adhérents d’un parti politique, d’un mouvement politique, des donateurs (qui sont en général petits mais nombreux) ? Pour quel usage ?

           Prendre des fichiers d’adhérents d’un parti où figurent le nom, l’adresse, la profession constitue un fait grave, une violation d’une liberté fondamentale républicaine : celle de penser et d’avoir une opinion ! A ceux qui s’offusquent de l’attitude des dirigeants de mon mouvement politique, je leur demande : «  À quand remonte, dans l’histoire de notre pays, la dernière fois qu’un pouvoir s’est emparé des listes d’adhérents d’un parti politique ? » Ils seraient sans doute surpris et honteux de découvrir que c’est sous le régime funeste de Vichy ! Oui, la violence n’est pas dans les cris, elle est dans l’action d’un appareil juridico-policier aux ordres de ceux qui violent ouvertement une liberté fondamentale, celle de penser et d’agir selon ses convictions. Dans l’action politique, il y a ceux qui militent, ceux qui s’affichent et une multitude de personnes qui apportent leur soutien, qui restent souvent dans la discrétion, quelques fois pour éviter des répercussions sur leur travail. Ces personnes ont droit au respect de leur identité. Qui nous dit aujourd’hui que leurs noms ne seront pas demain livrés en pâture au grand public par l’intermédiaire de médias devenus peu scrupuleux ?

 Des médias relais

        95 % de la presse écrite, des télés, des radios, des instituts de sondages sont aux mains des banques, des financiers, des industriels. Et même des services publics comme Radio France sont dirigés par des proches du pouvoir.  Autant dire que le matraquage est facile, mais honteux. Dans notre journal régional La Voix du Nord, le rédacteur en chef titrait sur l’inquiétant comportement de Monsieur Mélenchon. N’est-il pas plus inquiétant, le comportement de la presse qui dans son immense majorité ne se pose aucune question sur la légalité de la prise de documents n’ayant aucun rapport avec une enquête ? (Par exemple, des fichiers d’adhérents..). Aucune protestation des médias ne contre cette grave atteinte fondamentale aux libertés.

              Etrange ressemblance avec la presse de l’entre-deux guerres, aux mains des « maitres de forges », disait-on. 1 Cette même presse s’accommodait fort bien  de la montée en puissance du nazisme qui déboucha sur la mort de 50 millions de personnes. Ils en étaient même arrivés à titrer dans les journaux : « Plutôt Hitler que le Front Populaire » ce qui entraina à la Libération une refonte du système de presse pour empêcher les dérives. Si nos médias sont capables de cautionner cette atteinte aux libertés sans se poser des questions de fond, alors, c’est à désespérer de l’état de notre presse.

La Cinquième  République peine à survivre. Elle nous montre ses dérives avec un président au visage de bourgeois bien élevé, qui détruit les fondements sociaux de notre pays, et qui maintenant devient dangereux pour nos libertés fondamentales.  

Jean-Luc Lambert

 

1 A noter, d’après une étude récente, que la méfiance des français envers la presse date de la guerre 14/18. En effet la presse ayant acceptée d’être exclue du front, seuls paraissaient des communiqués de l’armée. Mais les français ont vite noté la différence entre ce qu’ils lisaient dans les journaux et ce que leurs soldats racontaient.

Rédigé par Jean-Luc Lambert

Publié dans #Politique

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