Et le peuple dans tout ça ?

Publié le 3 Octobre 2016

L’affaire est entendue, les 14 communes de la CCAF (région d’Isbergues), les 21 communes d’Artois Lys (Lillers-Saint Venant) seront donc rattachées bon gré mal gré à l’imposante communauté « Artois Comm » forte de ses 65 communes et de ses 228 000 habitants. L’ensemble comptera donc désormais 100 communes, soit presque 280 000 habitants.

Nous nous proclamons pays à la démocratie exemplaire, mais on se garde bien de demander l’avis des habitants de ces territoires sur cette question qui les concerne au premier chef.

Si ces regroupements sont supposément nécessaires pour coordonner les politiques économiques, les moyens de transports, les réseaux, les équipements sportifs et culturels et les politiques liées à l’environnement, ils s’avèrent de plus en plus éloignés des populations. Le citoyen lambda n’a aucune prise sur le fonctionnement de ces institutions et s’en trouve de ce fait tenu à l’écart. A titre d’exemple, si on prend l’échelon communal nous avons 1 élu pour en moyenne 130 habitants ; et dans cette nouvelle agglomération à venir, il faudra compter 1 élu pour 1800 h. Le paradoxe est saisissant, ces agglos disposent de pouvoirs bien plus importants que nos modestes communes, mais avec un nombre de représentants du peuple bien inférieur (14 fois moins). Ce qui revient à dire, sans exagération, que ces agglomérations sont démocratiquement illégitimes, dirigés par un amalgame de « super élus » (entre eux) et de super technocrates nous laissant, nous citoyens, spectateurs de leurs petits accords et désaccords, comme de leurs choix politiques, culturels et économiques.

De plus, rien ne prouve que ces regroupements génèrent des économies ; nous constatons même, pour le ramassage des ordures ménagères, un impact plus important sur l’environnement : la centralisation poussée à l’extrême oblige les véhicules et personnels à parcourir davantage de kilomètres. Un comble dans une région qui dit s’engager dans la Troisième Révolution Industrielle (dé-carbonée). En outre, ces regroupements coûtent chers : le changement de nom des défuntes agglos d’Artois-Lys romane va se chiffrer à 400 000 euros pour la collectivité (véhicules et administration). Mais il semble que ce soit désormais la marque de fabrique d’Artois Comm, car que dire de sa méga fête annuelle dont le coût croît exponentiellement… en toute opacité, puisque personne n’ose l’annoncer !

Ces agglos aux contours définis par un préfet aux ordres et par quelques élus, sont devenues des lieux où l’on ignore l’avis de milliers de citoyens qui les composent. Leurs habitants en arrivent à ne plus comprendre où sont les leviers de décisions. Prenons garde, car lorsque les citoyens sont dépossédés, leur colère débouche toujours du mauvais côté.

On ne peut plus diriger démocratiquement des institutions de cette taille; il faut réduire l’échelle d’intervention publique : « Small Is beautiful », et réinventer d’autres chemins démocratiques impliquant les citoyens à tous les niveaux de décisions. Une nouvelle république qui ne concentre pas un maximum de pouvoirs entre les mains d’un petit nombre s’impose : l’idée fait son chemin !

La France insoumise se veut la concrétisation de cette idée.

 

La France insoumise du Béthunois et du Bruaysis

Rédigé par JLM62400

Publié dans #archives

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